La Reine d’Attolie

L’Attolie est un royaume en apparence civilisé, parsemé de palais, de jardins clos et de salles feutrées. Mais derrière ses colonnes et ses dorures sophistiquées se jouent des machinations aussi féroces que cruelles. Sa reine, jeune, belle et redoutée, n’a jamais eu le luxe d’être naïve. Pour accéder au pouvoir, elle a dû écraser ses ennemis intérieurs ; pour le conserver, elle devra affronter ses ennemis extérieurs.

Car avec les royaumes d’Eddis et de Sounis, une guerre pourrait éclater à tout instant. Les frontières sont défendues, certains villages brûlent et ses ambassadeurs négocient à couteaux tirés… Mais le plus grand danger qui menace la reine d’Attolie, elle le sait, tient à l’existence d’un seul homme. Un jeune voleur.

Gen a changé. Depuis son aventure mythique en Attolie, ce n’est plus un vaurien insolent et talentueux : c’est un héros adulé et craint autant par ses adversaires que par les siens, une arme aussi imprévisible que mortelle, que personne ne semble pouvoir manier.

Tandis que les espions s’affolent, que l’Empire mède attise les braises du conflit pour asseoir son pouvoir sur ces terres côtières, et que chaque décision risque de renverser les alliances d’un soir, un duel sans merci s’engage entre deux esprits fabuleux : une reine qui ne peut se permettre la moindre erreur, et un voleur qui, peut-être, n’en a jamais commis aucune.
Le jeu d’échecs et de victoires à l’arraché mis en place par Megan Whalen Turner prend dans cette suite une toute nouvelle dimension, révélant les enjeux d’un monde en pleine ébul­lition où tous les coups sont permis.

Devenue reine durant son jeune âge, Attolia est désormais aussi belle que dangereuse. Les années passées à affronter ses propres barons pour s’assurer de toujours rester maîtresse de son royaume lui ont forgé une réputation de reine cruelle et sans merci.

Nahuseresh, ambassadeur de l’Empire mède en Attolie, évolue dans l’ombre des couloirs feutrés des palais. Soufflant sur les braises des conflits intérieurs visant à destituer la reine, il œuvre pour placer ses pions, et n’a qu’un seul objectif : étendre le pouvoir des Mèdes sur les terres attoliennes.

Eddis est, avec son nez cassé et sa finesse d’esprit, une reine fascinante et honorable. De par son allure de garçon manqué et son attitude digne d’un chevalier, elle impose le respect à tout son royaume et même au-delà. Les membres les plus proches de sa cour lui sont totalement fidèles.

Le Ministre de la guerre eddisien est dévoué corps et à âme à sa reine et à sa patrie. Derrière l’homme de pouvoir se cache le père protecteur d’une famille nombreuse. Toutefois, l’un de ses fils semble être doué de la capacité de lui donner plus de cheveux blancs que les autres.

La saga du Voleur de la Reine est unique. Écrite sur une vingtaine d’années, elle est ambitieuse, que ce soit du point de vue du développement de ses personnages, de la construction de son univers et de l’élaboration de ses intrigues sophistiquées où chaque détail compte. Elle a inspiré de très nombreuses sagas et beaucoup d’autrices célèbres aujourd’hui se revendiquent d’elle.

Bien qu’ancrée dans un monde imaginaire, la saga résonne avec modernité. En mettant au cœur la stratégie, la diplomatie et la manipulation, Megan Whalen Turner offre une réflexion passionnante sur la nature du pouvoir et la fragilité de la vérité.

De plus, les figures féminines sont aussi complexes et centrales que leurs homologues masculins, parfois plus. Loin d’une fantasy manichéenne, la série interroge l’ambiguïté morale, le poids du choix personnel et leurs conséquences. À l’heure où la fantasy contemporaine se tourne de plus en plus vers des récits nuancés et politiques, l’œuvre de Turner apparaît rétrospectivement comme pionnière et visionnaire.

Même si Megan Whalen Turner laisse le lecteur libre de commencer où il veut, nous trouvons préférable de les prendre dans l’ordre original de publication pour mieux apprécier la construction narrative élaborée et astucieuse de l’autrice. (Le Voleur → La Reine d’Attolie → Le Roi d’Attolie → Un complot de rois → Comme des voleurs → Le Retour du Voleur).

Retrouvez plus d’informations sur cette formidable saga sur la page dédiée.

À mille lieues de la figure de l’autrice-star présente sur les réseaux sociaux, Megan Whalen Turner cultive la discrétion. Formée à Yale, passionnée d’histoire antique, de mythologie et d’architecture, elle a d’abord publié des nouvelles dans des anthologies avant de se faire repérer par Diana Wynne Jones.

Elle prend le temps d’écrire des livres où chaque mot est pesé, chaque chapitre peut être relu sous un nouveau jour une fois que l’intrigue se dévoile. Si elle accorde peu d’interviews, elle est respectée pour la finesse de son écriture, la subtilité de ses constructions narratives et son exigence littéraire. Elle incarne une autre manière de concevoir la littérature fantasy: exigeante, élégante et qui prend ses lecteurs au sérieux.