La Maison dans laquelle • 3

Les clans sont brisés. Les anciens repères ont disparu. L’enfance est définitivement passée, le jour de la sortie de la Maison approche.

Chacun s’y prépare comme il peut. Entre révélations, pertes et métamorphoses, Mariam Petrosyan signe un final hypnotique et bouleversant à une aventure de lecture extraordinaire et qui vous marquera à jamais.

Entre les murs de la Maison, chaque pensionnaire se voit attribuer un nouveau nom et assigné à un groupe.

Les enfants créent alors leurs propres lois, les transgressent, structurent ou déstructurent le temps, inventent et transmettent leurs propres traditions et coutumes, fabriquent des légendes, décident de leurs mythes fondateurs, et entre temps, mangent, boivent et fument dans leurs dortoirs plus ou moins crasseux.

Parmi ces clans, des gamins se distinguent par leur charisme : le tout-puissant Aveugle, maître de la Maison et de ses passages secrets ; Lord, à la beauté fatale ; l’angélique Macédonien, qui paie le lourd tribut du miracle, ou encore l’excentrique et flamboyant Chacal Tabaqui, prince du verbe, monté sur son destrier de fer.

« FAS-CI-NANT ! Il y a des romans qui vous habitent, et puis il y a ceux que vous devez vous-même habiter, investir totalement pour les appréhender, les faire vôtres, vous y sentir comme chez vous et prendre plaisir à explorer leurs moindres recoins. Clairement, La Maison dans laquelle vous vous apprêtez à pénétrer est de ceux-là ! »

« Très vite, le sortilège a opéré : plus moyen de faire demi-tour, les grilles de la Grise se sont refermées sur moi. J’ai été happée par son mystère, ses codes, ses groupes, ses rituels, son temps immobile, ses personnages emblématiques aux sobriquets étranges et changeants. Je l’ai dévorée en trois jours et attendu presque une semaine pour pouvoir tenter de vous en parler, tant l’emprise reste grande, une fois la dernière page tournée. En suis-je vraiment sortie ? Parfois j’ai l’impression de hanter encore ses couloirs labyrinthiques en clopinant derrière le Mustang de Tabaqui… »

« Je vous invite à découvrir avec délice sa construction osée, cette architecture unique, sombre et brillante, étouffante et joyeuse, mystérieuse et universelle. Une certaine réalité s’esquisse doucement au fil des pages, mais un léger doute s’obstine à planer en nous, relique de nos croyances enfantines. En dévoiler plus serait trahir La Maison dans laquelle… Dans laquelle quoi ? Tout le plaisir du lecteur réside dans cette question, celle que les nouveaux venus se posent et qui tient le lecteur en haleine. N’ayez pas peur de vous y perdre, car le but n’est pas l’arrivée mais le chemin, celui qui mène de l’enfance à l’âge adulte. »

En 2009, lors de sa toute première publication en langue originale, La Maison dans laquelle est sortie simultanément sous deux formes : un unique volume rassemblant l’ensemble du texte, et trois livres distincts, correspondant aux grandes parties du roman – comme trois ailes d’un même édifice.

En 2016, nous n’étions pas encore l’éditeur que nous sommes devenus. Nous n’avions ni les mêmes ressources, ni la même liberté. Quand s’est posée la question de publier l’œuvre en un seul volume ou en trois livres séparés, nous avons choisi la voie la plus simple : celle du volume unique.

Aujourd’hui, nous avons la chance de revenir à la forme d’origine, celle véritablement rêvée par Mariam Petrosyan – et, peut-être, soufflée par la Maison elle-même. Cela nous a permis d’imaginer des livres-objets comme on en voit peu, conçus pour accompagner votre plongée dans les méandres de la Maison, et vous offrir mille chemins pour y revenir.

Car, comme tous ceux qui l’ont déjà traversée vous le diront : malgré ses mille pages ou presque, une fois qu’on y entre, on aimerait qu’elle s’étende encore. Comme si cette Maison, plus vaste qu’un simple roman, continuait de grandir à mesure qu’on la lit.