La Maison dans laquelle • 2

Alors qu’on pense avoir enfin trouvé sa place dans cette Maison unique en son genre, qu’on a appris les mille et une règles secrètes qui la régissent et à éviter de poser les questions interdites, tout bascule.

Ralf le Noir est de retour, et avec lui d’anciennes querelles refont surface, certains pensionnaires disparaissent et les filles surgissent dans un tourbillon de flammes. L’équilibre fragile de ce lieu à nul autre pareil vacille.

Un deuxième volet aussi intense et troublant que le printemps de la vie, où la frontière entre réalité et illusion se fissure de plus en plus.

Fumeur appartient au groupe très bien sous tous rapports des Faisans… avant qu’il ne s’en fasse exclure pour avoir été en possession de chaussures rouges et ne rejoigne le Quatrième groupe. Sceptique et toujours prêt à poser des questions sur la Maison, c’est le personnage auquel le lecteur s’identifie le plus volontiers. Du moins, au début…

Grand chauve affublé de prothèses, au nez cassé et à la bouche au rictus éternel, Sphinx fait partie de ces mystérieux habitants qui connaissent la Maison comme leur poche, comme s’ils y habitaient depuis des temps immémoriaux malgré leur jeune âge.

Mince, pâle, des longs cheveux noirs et sales qui cachent un visage dénué d’émotions, l’Aveugle est considéré comme le chef du Quatrième groupe, et est respecté par tous dans la Maison. Il entretient une relation toute particulière avec cette dernière, tantôt grignotant ses murs, tantôt les traversant…

À la fois troubadour, philosophe et collectionneur de bizarreries, Chacal Tabaqui est un personnage aussi extravagant que mystérieux. Extravagant dans son goût démesuré pour l’excès, quel qu’il soit. Mystérieux dans son rapport au temps et à la mémoire. Sa peur de l’ennui et de grandir en font une sorte de Peter Pan cabossé.

En 2009, lors de sa toute première publication en langue originale, La Maison dans laquelle est sortie simultanément sous deux formes : un unique volume rassemblant l’ensemble du texte, et trois livres distincts, correspondant aux grandes parties du roman – comme trois ailes d’un même édifice.

En 2016, nous n’étions pas encore l’éditeur que nous sommes devenus. Nous n’avions ni les mêmes ressources, ni la même liberté. Quand s’est posée la question de publier l’œuvre en un seul volume ou en trois livres séparés, nous avons choisi la voie la plus simple : celle du volume unique.

Aujourd’hui, nous avons la chance de revenir à la forme d’origine, celle véritablement rêvée par Mariam Petrosyan – et, peut-être, soufflée par la Maison elle-même. Cela nous a permis d’imaginer des livres-objets comme on en voit peu, conçus pour accompagner votre plongée dans les méandres de la Maison, et vous offrir mille chemins pour y revenir.

Car, comme tous ceux qui l’ont déjà traversée vous le diront : malgré ses mille pages ou presque, une fois qu’on y entre, on aimerait qu’elle s’étende encore. Comme si cette Maison, plus vaste qu’un simple roman, continuait de grandir à mesure qu’on la lit.