
Très vite, d’autres changements surviennent:; un mur se décale, une nouvelle porte apparaît dans le salon et derrière elle un couloir étroit et obscur.
Il y a des années, quand La Maison des feuilles a commencé à circuler, ce n’était rien de plus qu’un tas de feuilles mal agencées, dont certaines parties faisaient occasionnellement surface sur Internet. Personne n’aurait pu anticiper le petit mais dévoué cercle de lecteurs qu’allait bientôt rassembler cette histoire terrifiante. D’abord adopté par un groupe hétéroclite de jeunes gens en marge – musiciens, tatoueurs, programmeurs, strip-teaseuses et amateurs de sensations fortes – le livre a fini par atteindre d’autres générations, qui non seulement se sont reconnues dans ces pages étrangement présentées, mais ont aussi découvert un moyen de se reconnecter à eux-mêmes.
Aujourd’hui enfin sous forme de livre, avec les mots en couleur d’origine, les notes de bas de page verticales et les deuxième et troisième annexes, l’histoire reste inchangée. De même, la fascination culturelle pour La Maison des feuilles demeure aussi intense et créative que jamais. Le roman a inspiré des cours universitaires et des mémoires, ainsi que des phénomènes culturels comme la légende urbaine en ligne des «:Backrooms:», sans parler d’incroyables œuvres d’art dans des médiums totalement inattendus, de la musique aux jeux vidéo.
Traduction de l’anglais (États-Unis) par Claro. Format 17 x 23,5 cm. 702 pages. Édition Remasterisée Couleurs (mot maison en bleu, mots barrés et minotaure en rouge, une ligne barrée en violet et des photos en couleurs). Broché avec 1 seul rabats. Titre original : House of Leaves. Précédemment paru aux éditions Denoël et Points.






























En 2002, j’avais 24 ans et sortait la première édition française de La Maison des feuilles, de Mark Z. Danielewski. Ce livre m’a changé en tant que lecteur
Si le livre a été pensé comme un film, chaque chapitre est une séquence, et chaque page, un plan. Il ne viendrait à l’idée de personne de remonter un film étranger pour le projeter en France, on traduit les dialogues, mais on ne retourne pas les scènes. C’est exactement ce que je devais faire. Et pour que La Maison des feuilles accède à son plein potentiel, il fallait la respecter, la respecter de façon absolue, dans chacun de ses détails, de ses énigmes, de ses pièges. Alors a commencé un long travail de faussaire, où je devais dénicher chaque spécificité pour essayer de la rétablir, où je devais respecter le chaos au lieu de le contenir, où je devais comprendre l’œuvre dans sa nature profonde et la moindre de ses broutilles, notes et ornements.
Mark Z. Danielewski naît le 5 mars 1966 à New York. Il est le fils du cinéaste polonais d’avant-garde Tad Danielewski et de Priscilla Decatur Machold. Sa sœur, la chanteuse Poe, née Anne Decatur Danielewski, naît deux ans après lui. Le jeune Mark passe son enfance à sillonner le monde, la famille suivant Tad là où le mènent ses différents projets cinématographiques. À 10 ans, il a déjà vécu au Ghana, en Inde, en Espagne, en Suisse, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Cette vie d’itinérance fait naître chez lui un penchant pour la créativité sous toutes ses formes.
À l’âge de 10 ans, outre ses nombreux voyages, il a également déjà écrit son premier texte. Il s’agit d’un roman de 360 pages intitulé The Hell Hole, narrant l’histoire d’un adolescent drogué et malheureux dans la ville de New York, qui finit en prison. L’œuvre ne plaît pas à ses parents.












