Ce roman est un monstre magnifique, d’une autrice qui a marqué au fer blanc la littérature. C’est un électrochoc romantique et gothique, l’histoire d’un être terrible, créé de toutes pièces par un scientifique obsédé par l’immortalité et les chairs en décomposition. C’est aussi une œuvre radicale qui nous parle d’abandon, et de la soif intarissable d’affection et de compréhension qui nous étreint.
Mary Shelley, dans son feu juvénile –:elle écrit ce roman à 18 ans:–, a donné vie à un livre mythique qui ne cesse de dépasser les frontières du roman d’horreur –:elle écrit sur la culpabilité, la solitude et le besoin d’exister aux yeux des autres. Et même si Frankenstein est né il y a deux siècles, il nous atteint toujours profondément, par la douleur qui électrise chaque page –:une douleur effrayante et d’une limpidité glaciale.
Avec ce chef-d’œuvre, Mary Shelley nous rappelle que ce n’est pas du mal que naissent les monstres, mais de l’absence:: l’absence d’amour, d’affection, de décence.
Frankenstein ou Le Prométhée moderne, de Mary Shelley. Traduction de l’anglais par Marie Darrieussecq. Titre original:: Frankenstein or The Modern Prometheus (édition de 1831). Date de publication:: 12 septembre 2025.


Lot de neuf marque-pages Anne Shirley

C’est en 1816, lors d’une nuit d’insomnie, que la jeune Mary Shelley conçoit cette œuvre, quand se forme en elle une vision, celle d’un «
Nourrie de romans et et ayant bénéficié d’une éducation supérieure, ayant eu la chance, rare à l’époque, de soulever un peu la dalle du patriarcat, Mary Shelley (1757-1851) fut aussi frappée du grand malheur de la perte de ses enfants, mélancolique et sujette aux hallucinations. On rapporte souvent la phrase de Flaubert, «
Mary Wollstonecraft Shelley est née dans un monde d’hommes. Certains étaient pernicieux, d’autres bienveillants, mais tous étaient fermement aux commandes. Dans les meilleures circonstances, une femme pouvait tomber sur une figure pygmalionesque qui lui accordait ses préjugés bienveillants et tentait de la sculpter en être accompli. Mary Shelley était cependant une rareté précieuse. À cette époque, comme aujourd’hui, le jeu était faussé par les hommes, sur le plans social et existentiel : un jeu de serpents et d’échelles où il n’y avait que des serpents pour elle et que des échelles pour eux.











