Chantre de la littérature américaine à l’ironie virtuose, Sam Lipsyte [né en 1968] nous plonge dans la vie étriquée de Milo Burke, petite quarantaine, petite bedaine, marié et papa gâteau, dont les ambitions de peintre se sont dissoutes dans les compromissions ordinaires. Milo, qui vient de perdre son emploi de chasseur de mécènes au sein d’une université de seconde zone, doit se plier aux exigences d’un vieil ami fortuné s’il veut retrouver son travail et une vie à peu près normale. À travers ce roman satirique et mordant se dessine le portrait d’un raté comme sait si bien en fabriquer notre époque, de ceux qui doivent encaisser tous les échecs et enchaîner toutes les désillusions.
Inédite en France, cette sarabande débridée tire à feu nourri sur les pouvoirs en place et la fin d’un idéal. Offrant une échappatoire à la complaisance et au spleen, Sam Lipsyte le montre avec éclat : il y a une vie même hors des chemins escarpés de la réussite. Ce livre pathétiquement drôle a de Céline la noirceur spectaculaire, de Thomas Bernhard, la haine méticuleuse, de Philip Roth, l’amertume sexuelle, et de Hunter S. Thompson, une bile au goût de miel.
Traduit de l’anglais par Martine Céleste Desoille. Format 14 x 19,5cm. 416 pages.